Témoignage de Edith 41 ans IVG médicamenteuse à 5.5 semaines d'aménorrhée:
"Aujourd'hui c'est à moi de prendre la plume...ou plutôt le clavier pour vous faire part de ma terrible expérience.
Mercredi 5 novembre 2014 je me présente au laboratoire pour effectuer une prise de sang pour savoir si mon retard est du à un choc (car j'en vis en ce moment)
ou à un début de ménopause précoce? Verdict grossesse positive.
Ne sachant trop que faire j'appelle un gynéco pour demander une ivg, mais cette décision n'est qu'incertaine puisque je réalise à peine ma grossesse. Rdv le
lendemain(rapide non?) là le gygy me dit : il faut faire ça la semaine prochaine, donc il me dit on va anti dater le dossier pour être dans les temps, alors que
je ne suis qu'à 5 semaines et demi d'aménorrhée.
Et là le RDV est pris pour le lundi qui suit soit le 10 novembre 2014. Il me fait prendre 3 cachets de Mifegyne, de suite je regrette car j'ai passé le week end à
me dire: je le garde, je le garde pas. J'ai un bébé de 11 mois, une fille de presque 20 ans et une frère ou une sœur aurait été très appréciable pour mon bébou.
Arrivée chez moi je me suis faite vomir tout ce que j'avais dans le ventre, mais trop tard l'effet de ce poison a eu un effet immédiat, j'ai perdu mon bébé le
lendemain.
Excusez moi pour les détails morbides mais j'ai vécu l’horreur absolue, j'ai senti l'embryon passer entre mes jambes, j'ai couru aux toilettes et là je l'ai vu
ainsi que le placenta et une bande visqueuse : J'ai hurlé de chagrin, je n'arrive plus à aller de l'avant depuis, je saigne terriblement, à un point que je vais
consulter lundi car je me vide littéralement...sans parler des crises de pleurs incessant.
Bref le but de ce post n'est pas de me plaindre car je n'aurais jamais du avoir de doute, le mal est fait et je vivrais avec ça toute ma vie.
Je conseille à toutes ces femmes ou jeunes filles qui doivent passer par cette décision un jour de bien savoir que vous avez un délais OBLIGATOIRE de 7 jours pour
vous décider, je ne le savais pas, sinon aujourd'hui j'entamerais ma 5eme semaine de grossesse.
Avorter n'est pas un geste anodin, je pense qu'on a le poids de cette décision toute sa vie, et personne à qui se confier, le sentiment de honte, perte d'estime
de soi, quand aux souffrances physiques, personnellement je me dis que je n'ai qu'à souffrir en silence, je n'ai pas le droit de me plaindre. En tous cas je
commence un combat à compter de ce jour grâce à SOS IVG qui m'aide à essayer de passer ce cap, j'attaque le Dr qui m'a avorté pour faute professionnelle, comme ça
il ne pourra plus briser de vie car je suppose que je ne suis pas la première et si je ne fais rien je ne serais surement pas la dernière.
Bon courage à toutes.
Edith.