Le Vatican dénonce la culture de la mort
On ne peut minimiser alors les scénarios inquiétants pour l’avenir de l’homme ni la puissance des nouveaux instruments dont dispose la « culture de mort ». À la
plaie tragique et profonde de l’avortement, pourrait s’ajouter à l’avenir, et c’est déjà subrepticement in nuce (en germe), une planification eugénique systématique
des naissances. D’un autre côté, on voit une mens eutanasica (mentalité favorable à l’euthanasie) se frayer un chemin, manifestation tout aussi abusive d’une
volonté de domination sur la vie, qui, dans certaines conditions, n’est plus considérée comme digne d’être vécue. Derrière tout cela se cachent des positions
culturelles négatrices de la dignité humaine. Ces pratiques, à leur tour, renforcent une conception matérialiste et mécaniste de la vie humaine.
Qui pourra mesurer les effets négatifs d’une pareille mentalité sur le développement ? Comment pourra-t-on s’étonner de l’indifférence devant des situations
humaines de dégradation, si l’indifférence caractérise même notre attitude à l’égard de la frontière entre ce qui est humain et ce qui ne l’est pas? Ce qui est
stupéfiant, c’est la capacité de sélectionner arbitrairement ce qui, aujourd’hui, est proposé comme digne de respect.
Prompts à se scandaliser pour des questions marginales, beaucoup semblent tolérer des injustices inouïes. Tandis que les pauvres du monde frappent aux portes de
l’opulence, le monde riche risque de ne plus entendre les coups frappés à sa porte, sa conscience étant désormais incapable de reconnaître l’humain. Dieu révèle
l’homme à l’homme; la raison et la foi collaborent pour lui montrer le bien, à condition qu’il veuille bien le voir; la loi naturelle, dans laquelle resplendit la
Raison créatrice, montre la grandeur de l’homme, mais aussi sa misère, quand il méconnaît l’appel de la vérité morale.